Le microbiote superstar !

Le microbiote est l’ensemble des micro-organismes (bactéries, levures, champignons, protistes, virus) vivant dans un environnement spécifique (appelé microbiome) chez un hôte (animal ou végétal) ou une matière (d’origine animale ou végétale).

 

Quand l’intestin va, tout va !    

Avez-vous remarqué, ces derniers temps, l’engouement pour les sujets qui traitent du microbiote (ou de la flore intestinale) ? Des articles partout dans les magazines, sur internet, des émissions télés ou radios. Surtout depuis le mois d’octobre 2017 où se sont réunis à Paris les éminents chercheurs et spécialistes de la microbiologie.

(Pour vous aider à suivre, en cas de besoin, vous trouverez un petit glossaire sympa autour du microbiote en fin d’article.)

(Petit aparté entre nous : Le terme flore, associé aux bactéries, provient de ce que les premiers scientifiques à s’intéresser à ces micro-organismes étaient des botanistes.)

Le sujet n’est donc pas nouveau. Ceux qui comme moi ont connu les années 80 se souviennent peut-être de certains médecins qui nous annonçaient déjà que le ventre était notre deuxième cerveau et qui se demandaient si tout ne venait pas du ventre.

C’est la découverte en 2010 de l’extrême richesse de la flore intestinale et de centaines d’espèces bactériennes jusque-là inconnues, qui a bouleversé les connaissances.

Alors qu’apprenons-nous de nouveau dans ce domaine ? Pas mal de choses finalement.

Que notre corps se compose d’environ 10 000 milliards de cellules, et qu’il abrite une population microbienne 10 fois plus importante et très variée. Que le poids de notre microbiote (donc l’ensemble des bactéries qui tapissent nos intestins) pèse pas moins de 2 kilos ! Alors surtout n’allez pas vous jeter sur vos antibiotiques préférés, surtout pas ! Ces bactéries ne sont pas nos ennemies, loin de là ! Ces micro-organismes assurent une bonne digestion des aliments, ils renforcent notre système immunitaire dès la naissance au contact de la flore vaginale de notre mère, et nous protègent contre les mauvaises bactéries. Alors merci les bactéries !

Qu’est-ce qui intéresse autant les chercheurs dans ce microbiote salvateur et ami de nos corps ? Notre santé tout simplement. En effet, celle-ci dépend directement de cette jungle avec ses centaines d’espèces grouillantes et ses 100 000 milliards d’individus.

Apprenons donc à aimer cette communauté qui squatte notre ventre et qui fait aussi de nous des êtres uniques. Parce que nos 2 kilos de bactéries intestinales sont aussi notre carte d’identité microbienne en reflétant ce que nous mangeons, notre patrimoine génétique, nos maladies et même nos humeurs. Le lien direct entre le cerveau et le ventre étant clairement établi. 

Alors, comment préserver cet ami bienfaisant, et qu’est ce qui peut fragiliser ce microbiote ? 

Les bactéries peuvent communiquer entre elles et s’unir pour attaquer des virus. Si le système immunitaire est affaibli, la plupart de ces bactéries de la flore normale agissent en tant que pathogènes opportunistes. Malheureusement le premier ennemi des bactéries sont les antibiotiques. Leur capacité de résistance face aux antibiotiques est aussi devenue un problème majeur de santé publique.

Deuxième grand ennemi du microbiote : notre nourriture moderne. Moins de fibres dans nos assiettes et plus d’additifs. Cela finit par affaiblir la barrière intestinale en ouvrant la porte aux bactéries envahisseuses. Un changement de régime peut rapidement modifier le microbiote intestinal.

Les chercheurs ont donc compris l’intérêt vital qu’il y a à s’occuper de nos intestins. Le ventre, centre d’un réseau de neurotransmetteurs directement relié au cerveau, produit un large pourcentage de nos cellules immunitaires. La preuve en est que 70 à 75 % de la stimulation immunitaire passe par le microbiote. En le soignant, on peut guérir un très grand nombre de nos troubles et même se prémunir contre les maladies. Fatigue, dépression, maux de dos, prise de poids, insomnie et problèmes sexuels : ces troubles fonctionnels sont liés directement à la mauvaise santé de notre ventre.

On comprend donc l’engouement des patients et soignants à étudier ce fameux microbiote qu’il vaut mieux chouchouter ! Cf un article de femme actuelle. Mieux vaut prévenir que guérir.

Actuellement, les pistes thérapeutiques sont nombreuses. Parmi ces pistes, les probiotiques et prébiotiques, faciles à trouver en sachets ou en gélules. Les probiotiques et prébiotiques sont utilisés pour refaire, rééquilibrer et restaurer sa flore intestinale. D’autre part, ils régulent le transit et contribuent à diminuer les ballonnements.

Autre piste, les greffes fécales, certes pas très glamour, mais qui commencent à faire leur preuve chez l’homme. En transplantant les selles d’un porteur sain on peut restaurer le microbiote en détresse. 

Conclusion : nous avons tout intérêt à prendre le mal à la racine : l’alimentation. Malheureusement parfois ce sont les traitements de nos maladies qui maltraitent (paradoxalement) nos intestins. Comment réagir sans les brutaliser plus ?

Pour reconstituer un microbiote malmené, il y a pléthore de liens sur la toile, j’en ai pointé un, il porte bien son nom : reconstitution de la flore intestinale.

Autres liens :

Vidéo INSERM sur le microbiote

Glossaire sympa sur le microbiote (découverte Santé et Médecine)

 

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