
Une nouvelle étude, publiée en avril 2025 dans la revue BMC Rheumatology, pourrait changer la façon dont on distingue certaines myopathies inflammatoires, notamment la dermatomyosite (DM) et la myopathie nécrosante auto-immune (IMNM). Cette recherche a été menée par une équipe de médecins et chercheurs de l’Oregon Health & Science University (OHSU), aux États-Unis.
Aujourd’hui, le diagnostic de ces pathologies repose essentiellement sur un ensemble d’analyses : symptômes cliniques, taux de créatine kinase (CK), recherche d’auto-anticorps et biopsie musculaire. Cependant, dans certains cas, ces examens ne permettent pas de trancher clairement entre les différentes formes de myopathies. C’est ici qu’intervient l’imagerie par résonance magnétique (IRM), encore peu utilisée dans ce contexte.
L’étude a porté sur 25 patients (14 atteints d’IMNM et 11 de DM), tous suivis à la clinique spécialisée de l’OHSU. Les chercheurs ont analysé de manière systématique les muscles de la cuisse sur les IRM de chaque patient. Leur objectif : identifier des schémas d’atteinte musculaire caractéristiques selon la maladie.
Les résultats sont parlants : l’IMNM touche principalement les muscles situés à l’arrière et à l’intérieur de la cuisse (notamment le muscle semi-membraneux, le biceps fémoral-long et les adducteurs), tandis que la dermatomyosite affecte surtout les muscles de l’avant de la cuisse (comme le quadriceps), ainsi que certains muscles plus superficiels, comme le gracile et le sartorius. Ces différences sont statistiquement significatives et pourraient devenir de véritables marqueurs visuels pour distinguer les deux maladies.
Ce travail met aussi en lumière d’autres éléments déjà observés : la présence d’infiltration graisseuse dans les muscles chez les patients atteints d’IMNM évoluant depuis longtemps, ou encore l’œdème fascial fréquent en cas de DM. Ces signes, visibles à l’IRM, pourraient enrichir l’arsenal des outils diagnostiques, notamment dans les cas complexes ou atypiques.
Bien sûr, l’IRM ne remplacera pas la biopsie ou les analyses sanguines, mais elle pourrait devenir un outil complémentaire, non invasif et rapide, particulièrement utile dans les situations où un diagnostic précoce est essentiel.
En résumé : grâce à l’IRM, il devient possible de repérer une « signature musculaire » propre à chaque myopathie inflammatoire. Une avancée prometteuse, issue d’un travail rigoureux mené à l’université de santé d’Oregon, et porteuse d’espoir pour les patients.
🔗 Lire l’article scientifique complet : https://doi.org/10.1186/s41927-025-00500-3
Source : Wilks, A. W., Vakil-Gilani, K. M., Rooney, W. D., Choi, D., Ghetie, D., & Chahin, N. (2025). MRI patterns of thigh muscle involvement in immune-mediated necrotizing myopathy and dermatomyositis. BMC rheumatology, 9(1), 46.