Synthèse d’une revue conduite par des équipes de l’Universidade de Lisboa et du UCL Queen Square Institute of Neurology.
Les myopathies inflammatoires (IIM pour idiopathic inflammatory myopathies) constituent un groupe hétérogène de maladies auto-immunes, touchant les muscles ou bien leurs tissus associés, avec parfois des atteintes pulmonaires, cutanées ou articulaires. Leur rareté et leur diversité clinique rendent à la fois le diagnostic et la recherche thérapeutique plus complexes. Cette revue actualisée fait le point sur les traitements conventionnels, les défis actuels et – ce qui intéresse particulièrement notre communauté – les pistes de thérapies ciblées qui émergent.
Lien vers l’article : https://shorturl.at/oopPp
Les traitements « classiques » : une base indispensable, mais insuffisante
Depuis de nombreuses années, la prise en charge des myopathies inflammatoires repose sur des traitements immunosuppresseurs généraux : les corticostéroïdes (prednisone, etc.), puis, selon la situation, des agents tels que le méthotrexate, l’azathioprine, le mycophénolate mofétil, voire le rituximab ou les immunoglobulines intraveineuses (IVIG). Cette approche vise à calmer l’inflammation musculaire et à préserver la fonction.
Cependant, plusieurs inconvénients persistent : la réponse est variable selon les sous-types (dermatomyosite, syndrome anti-synthétase, myopathie nécrosante auto-immune, etc.), les effets secondaires des traitements peuvent être lourds, et la preuve par essai contrôlé fait encore défaut pour de nombreux médicaments.
Ainsi, même si le pronostic s’est globalement amélioré (mieux de suivi, prise en charge multidisciplinaire), cette stratégie reste loin d’être l’idéal pour tous.
Pourquoi les thérapies ciblées et qu’est-ce que cela signifie ?
Une avancée majeure est l’émergence de traitements ciblés, c’est-à-dire des médicaments qui s’adressent non plus de façon globale au système immunitaire, mais à des voies moléculaires ou cellulaires précises identifiées dans la maladie. Ces voies peuvent être des récepteurs, des cytokines, des cellules immunitaires spécifiques ou des mécanismes de réparation musculaire. Cette tendance permet potentiellement de :
- augmenter l’efficacité (moins d’échec de traitement) ;
- réduire les effets secondaires (car moins de suppression globale du système immunitaire) ;
- personnaliser le traitement selon le sous-type de myosite ou selon les marqueurs biologiques.
Quelques exemples concrets :
- Le rituximab, qui cible les lymphocytes B, a montré des bénéfices dans des formes réfractaires de myosites.
- D’autres anticorps monoclonaux ou inhibiteurs de cytokines (notamment des voies de type interféron ou compléments) sont en développement ou en essai.
- Les inhibiteurs de Janus-kinase (JAKi) ou d’autres petites molécules entrant dans les mécanismes immunitaires ou de réparation musculaire montrent également un intérêt chez certains patients.
- Enfin, dans les laboratoires spécialisés (comme l’équipe « Myopathies inflammatoires & thérapies innovantes ciblées » de l’Institut de Myologie à Paris) travaillent des projets de diagnostic avancé, de biobanques et d’essais traductionnels pour adapter les traitements à chaque profil.
Quelles nouveautés pour les patients dans un avenir proche ?
Pour la communauté des malades et de leurs familles, cela veut dire que :
- Des essais cliniques de phase II/III se multiplient, ce qui pourrait conduire à la mise sur le marché de traitements plus ciblés.
- L’identification de biomarqueurs (auto-anticorps, expression génique, imagerie musculaire) permet d’envisager une prise en charge personnalisée, selon le sous-type et la gravité.
- Une meilleure compréhension des mécanismes (inflammation + facteurs dégénératifs) ouvre la voie à des traitements combinés (ex : immunomodulation + réparation musculaire).
- À terme, la rééducation, la nutrition et le suivi pluridisciplinaire seront de plus en plus intégrés au traitement afin d’optimiser les résultats.
Conclusion
En résumé, nous sommes à une étape charnière pour les myopathies inflammatoires. La stratégie traditionnelle reste essentielle, mais elle est désormais complétée par une deuxième génération de traitements ciblés prometteurs. Même si des défis subsistent (hétérogénéité des patients, manque d’essais large échelle, coûts) l’espoir pour des traitements mieux adaptés et plus efficaces est réel. Pour vous, patients et proches, cela signifie que la recherche avance, que la prise en charge évolue et que des perspectives concrètes s’ouvrent. Restez informés, essayez d’accéder aux centres experts, et n’hésitez pas à poser des questions à votre équipe médicale sur les essais en cours et les nouveaux traitements ciblés.
Bonjour même pour la myosite à inclusion ?
Bonjour,
Oui, il y a aussi des recherches et des essais en cours sur la myosite à inclusion.
https://www.afm-telethon.fr/sites/default/files/media/documents/FT_ESSAIS_MNM_Novembre2025.pdf à la page 36.
Bonne lecture
Le GIMI
Bonjour et merci pour toutes ces informations précieuses. En fait, diagnostiquée atteinte de scléromyosite en mars 2022, je ne sais pas à quel type de myosite correspond celle qui s’est accrochée à la sclérodermie. C’est tellement compliqué tout ça. En tout cas, ces jours-ci, j’ai l’impression, alors que je prends bien mes 5 mg de Cortisone et que j’ai une perfusion d’immunoglobulines (Xembify) tous les mercredis, en sous-cutané à la maison, que je glisse vers un vraiment pas bien. Beaucoup de difficulté à tenir ma tête et mon dos droit, dès que je me lève. Je dois lutter toute la journée pour tenir debout alors que je fais consciencieusement un gros programme de rééducation tous les jours. Je dois revoir mon médecin interniste le 2 décembre, je languis cette consultation, même si je sais d’avance qu’elle n’aura pas grand-chose, si ce n’est rien, pour m’aider.
Juste lire vos messages me fait sentir moins seule.
Merci d’être là.
Rose
Bonjour Rose,
Vous savez que l’AFM-Téléthon est aussi là pour vous aider et être moins seule. Vous pouvez joindre les services régionaux et être accompagnée par un Référent Parcours Santé (RPS) qui peut vous aider à améliorer votre quotidien. https://www.afm-telethon.fr/fr/vivre-avec-la-maladie/lafm-telethon-maccompagne.
Vous avez aussi un groupe privée sur facebook « vivre avec une myosite » où plusieurs personnes échangent entre eux sur la maladie.
Vous n’êtes pas seule.
Bon courage
LE GIMI