Le témoignage de Leila : amélioration, rechutes et beaucoup de courage !

Voici le témoignage en plusieurs épisodes de Leila chez qui on a diagnostiqué une polymyosite.

25 août 2014

Depuis début juin 2014 des douleurs progressives des mollets aux cuisses et pour finir les bras, et puis les faiblesses qui arrivent, je n’arrive plus à me lever de la cuvette des WC, me coiffer, me laver et m’habiller. Le calvaire quoi, et puis l’essoufflement. Prendre mon fils de bientôt deux ans dans les bras m’est impossible, lui courir après ou alors m’accroupir pour jouer avec lui : impossible, je ne me relève pas. Quel déchirement. Il ne comprend pas et cela me fend le cœur.

Direction le médecin. Il prescrit des analyses de sang et notamment cpk, ldh, transaminases : verdict le lendemain il appelle, il faut aller aux urgences, les résultats ne sont pas bons.

Aux urgences on me garde en médecine interne pendant trois semaines, mais vus les symptômes, on soupçonne déjà la polymyosite. Je subis tout un tas d’examens, d’analyses, les cpk montent jusqu’à 27 000. Je marche mais c’est difficile le périmètre est réduit, se lever des wc de pire en pire, il faut le rehausseur, je perds 15 kg en 3 semaines (ça me fait du bien, je suis en surpoids, je n’ai jamais autant perdu).
Bien sûr les faiblesses continuent : j’ai besoin d’aide pour me laver, m’habiller, me coiffer. Pour me coucher il faut remonter mes jambes je n’arrive plus à le faire, pourtant en arrivant à l’hôpital c’était encore possible. D’ailleurs ça m’inquiète beaucoup. Vais-je réussir à pouvoir les replier seule ?…
A pouvoir continuer à marcher.

Donc la biopsie et l’irm confirment la polymyosite. Je commence un traitement. Maintenant je suis dans ma quatrième semaine de corticoïdes 120 mg/j, Calcidose, potassium et Dafalgan si douleurs.

Les douleurs ça va, je n’ai pas trop mal. Ce sont les faiblesses qui me gênent le plus. Les corticoïdes pour le moment. Pas trop d’effets secondaires à part quelques diarrhées.

Depuis mon médecin en médecine interne a préconisé d’aller en maison de rééducation où je suis depuis deux semaines pour faire de la kiné et être prise en charge avant le retour à la maison. Je marche avec des cannes mais lentement, le pas hésitant. Je focalise sur le fait de ne pas vouloir tomber, ma hantise car je sais que je ne pourrai pas me relever.
Pour le moment après presque 4 semaines de traitement les cpk sont dans les 7000. La kiné ne les ferait pas augmenter selon le médecin, mais musculairement et pour les faiblesses pas de grandes améliorations. Mais bon cela ne fait que 2 semaines, patience donc.
Gros problème : les wc trop bas. Je fais 1,78 m. Les ergothérapeutes avaient trouvé un super système avec une chaise à trou plus un réhausseur en silicone. Cela marchait mais pas à tous les coups, souvent je devais m’y reprendre à cinq reprises à bout de force pour me relever même avec la barre d’appui, enfin pas adapté. Mon embonpoint doit aussi jouer.

Il est vrai qu’actuellement même avec un super époux et super famille je ne me vois pas encore rentrée à la maison, pas assez autonome avec ces faiblesses, me lever reste encore compliqué, m’habiller, me doucher aussi et je ne me sens pas encore capable de m’occuper de mon petit garçon.

Mes principales inquiétudes : mes faiblesses vont-elles se résorber avec le traitement ? La kiné va-t-elle m’aider à récupérer la force d’avant ou du moins le maximum pour faire les choses simples de la vie ?

Je ne mentirai pas, car à 32 ans jamais réellement malade à part ce surpoids qui me suit depuis tant d’années, le verdict a été dur, pourquoi moi et maintenant, si jeune, j’ai beaucoup pleuré ; ne pas pouvoir voir mon fils, perdre deux mois de ses évolutions car cela grandit si vite. C’est dur.

Prochain rdv en médecine interne en août après 6 semaines de corticoïdes. Je verrai bien ce qu’il va décider et espère me sentir un peu mieux physiquement.

Maintenant il ne reste plus qu’à croire en soi, en son médecin, au traitement et attendre les futures améliorations. Pour quelqu’une de très impatiente comme moi cela va être long, mais je m’y fais.

Désolée pour la longueur de mon message, mais j’avais besoin d’écrire, de m’exprimer et d’être peut-être aussi rassurée même si en lisant les divers anciens témoignages ça me booste.

 

lundi 10 novembre 2014

Pour donner des nouvelles aujourd’hui, j’ai diminué la cortisone j’en suis à 40 mg.
Le médecin a rajouté 10 mg/semaine de Imeth (Méthotrexate)
Car les cpk avaient bien diminué, jusqu’à 192, mais en diminuant la cortisone cela remontait légèrement jusqu’à 390. Pas trop d’effets secondaires pour le moment, cela ne fait que deux semaines que je le prends et j’espère ne pas en avoir.

Physiquement je sens que ça va mieux je peux m’occuper de moi comme avant ainsi que de mon fils. Cependant je n’ai pas encore récupéré toute ma force musculaire, je donne du temps à mon corps et me dis que cela viendra. J’essaye de marcher un peu tous les jours. Le médecin m’a demandé de continuer la kiné de ville.

Je n’ai pas repris de poids mais visage gonflé comme un hamster ! Mais bon, l’essentiel est de se sentir mieux et profiter des bons moments chaque jour.

Merci pour vos messages d’encouragements qui m’ont permis de tenir quand j’étais au plus bas. Je garde toujours le moral pour que le positif continue et combattre cette maladie. Elle n’aura pas ma peau.

 

Lundi 16 mars 2015

Je reviens vous donner des nouvelles cela fait maintenant 9 mois que ma polymyosite s’est déclarée.
Mon dernier rdv de suivi date de la semaine dernière, je vois maintenant le médecin
tous les deux mois et un bilan sanguin tous les mois.
Côté traitement je suis maintenant à 10 mg de cortisone, je suis en phase de décroissance et je dois descendre de 1mg tous les 10 jours jusqu’à 5 mg pour ma prochaine visite du mois de mai ; 15 mg de Methotrexate, Cacit, Diffu K, Fosavance, Lanzoprazole.

Physiquement je me sens presque comme avant, car je fatigue plus vite, cependant j’arrive à gérer. Je sais écouter mon corps.
Pour les cpk, depuis la décroissance ils remontent à chaque visite. Lors de la dernière ils
étaient à 800. Pour le médecin : pas dramatique si je ne ressens pas de déficit musculaire et de force. Donc à suivre…
.
A part cela, les autres paramètres sanguins sont normaux.

Au prochain rdv je vais aborder le projet d’une future grossesse avec le médecin. Eh oui, j’espère pouvoir encore être maman. Y aurait-il des femmes dans mon cas qui ont eu une grossesse après le diagnostic de polymyosite ? Je sais que tant que je prends du Méthotrexate c’est interdit mais y a-t-il d’autres alternatives de traitement ?
Merci pour vos réponses, bon courage à tous et continuons à nous battre !

 

Dimanche 17 janvier 2016

J’ai fait une rechute en septembre suite à la baisse de la cortisone: j’étais descendue jusqu’à 5 mg avec 30 mg d’ Imeth. Mes CPK sont remontés jusqu’à 4500. J’avais à nouveau du mal à monter les escaliers. J’étais essoufflée.

J’ai changé d’hôpital, maintenant suivie à la Salpêtrière avec le Pr Benveniste dans le service de médecine interne du Pr Herson comme beaucoup d’entre vous.

Ils ont ré-augmenté la cortisone à 80 mg (je suis actuellement à 45 mg on diminue de 5 mg tous les 15 jours), Imurel, et 6 cures immunoglobulines (j en ai déjà fait 4) et le calcium.
A tout cela il faut ajouter la kiné et garder un minimum d’activité physique donc je fais de la marche, vélo, piscine dans la limite de mes possibilités.

Physiquement, depuis la rechute, cela va mieux, quoique une faiblesse subsiste dans les jambes je le ressens quand je suis accroupie mais j’y travaille. Je vis normalement même si je me fatigue plus vite.

Pour la grossesse, il faut attendre encore un peu jusqu’à atteindre une dose plus faible de cortisone qui limite la rechute. Ils ont d’ailleurs remplacé l’Imeth que je prenais au début par l’Imurel car pas de contre indication à une grossesse avec ce dernier.

A la rechute on a constaté lors des EFR que mes poumons étaient un peu atteints donc à surveiller.

Maintenant je suis beaucoup mieux suivie l’équipe médicale de la Salpêtrière est superbe. J’y vais pour mes injections une fois par mois pendant 2 ou 3 jours en moyenne.

Voilà, merci de me lire, merci pour ce magnifique blog et ne lâchez rien.

Leila

 

Ce témoignage a généré beaucoup de commentaires et a été transféré de notre ancien blog.

Nous n’avons pas eu la possibilité de réinstaller les commentaires qu’il a générés. Pour les lire dans leur intégralité en format pdf, cliquez ICI.

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